Photographes et vidéastes : Attention à l’arnaque au trop-perçu
Depuis plusieurs mois, de plus en plus d’adhérents nous alerte sur une tentative d’arnaque ciblant les photographes et vidéastes professionnels. Le mode opératoire est bien rôdé, souvent très convaincant, et peut avoir des conséquences financières graves si l’on n’y prend pas garde.
La FFPMI fait le point pour vous sur cette escroquerie, afin de vous aider à l’identifier, l’éviter et savoir quoi faire si vous êtes contactés.
Une arnaque bien ficelée, ciblée sur les indépendants
L’arnaque dite “au trop-perçu” est une escroquerie classique, mais redoutablement efficace. Elle repose sur un principe simple : vous faire croire que vous avez reçu un paiement, puis vous pousser à en rembourser une partie, avant que le paiement initial ne soit finalement annulé.
L’arnaque au trop-perçu s’appuie sur une mécanique psychologique bien rodée : l’urgence, la confusion et la confiance.
Dans le secteur des métiers de l’image, les arnaqueurs jouent sur le fait que vous travaillez souvent en autonomie, gérez vous-même vos devis, acomptes et paiements, et que vous avez parfois des délais serrés ou des demandes en dernière minute.
Comment se déroule l’arnaque ?
Voici le scénario typique, basé sur les témoignages d’adhérents :
- Un faux client vous contacte pour une prestation photo ou vidéo, souvent pour un mariage ou un événement de grande ampleur. Il accepte très rapidement votre devis, parfois sans poser de questions.
- Il vous annonce qu’il a effectué un virement bancaire, mais vous signale qu’il a commis une erreur :
- Il aurait envoyé deux fois le montant,
- Ou il aurait payé à la fois votre prestation et celle du traiteur / DJ / fleuriste, par mégarde,
- Ou encore, il a payé plus que prévu et souhaite un remboursement du surplus.
- Sur votre espace bancaire, vous constatez effectivement un crédit en attente ou un mouvement sur votre compte : il ne s’agit pas d’un virement, mais d’un chèque frauduleux ou volé, qui mettra plusieurs jours à être rejeté par votre banque.
- Entre-temps, le faux client vous presse de lui rendre la différence, souvent en vous réclamant un virement immédiat.
- Une fois que vous avez remboursé… le chèque est rejeté, les fonds sont annulés sur votre compte, et le faux client disparaît, avec l’argent que vous lui avez versé.
Résultat : vous avez perdu une somme d’argent, parfois importante, sans jamais avoir reçu quoi que ce soit et pour une prestation qui n’aura jamais lieu.
Comment repérer les signes d’alerte ?
Même si les arnaqueurs peuvent se montrer très convaincants, certains signaux doivent immédiatement éveiller vos soupçons :
- Le client est trop pressé, accepte tout sans négociation.
- Il propose de payer d’avance sans condition.
- Vous ne parvenez pas à vérifier son identité ou le lieu réel de l’événement.
- Il vous parle d’un trop-perçu ou d’une erreur de virement sans justificatif clair.
- Le mode de paiement annoncé est un virement, mais ce qui apparaît sur votre compte est un chèque, souvent mal libellé.
- Il vous pousse à rembourser rapidement, sans même attendre la confirmation bancaire.
Quelles conséquences si vous tombez dans le piège ?
Les conséquences de ce type d’arnaque ne sont pas sans risque, tant sur le plan financier que le plan personnel :
- Une perte financière directe : en remboursant un « trop-perçu » jamais réellement encaissé, vous vous retrouvez à transférer de l’argent à l’auteur de l’escroquerie. Et il s’agit souvent de sommes importantes, allant de plusieurs centaines à plusieurs milliers d’euros.
- Des complications avec votre banque : le dépôt d’un chèque frauduleux ou volé peut entraîner un rejet de paiement, voire une mise sous surveillance du compte par la banque, qui peut suspecter une opération douteuse. Cela peut également retarder d’autres encaissements légitimes.
- Dans certains cas, une fragilité temporaire de votre trésorerie : pour certains professionnels, le virement d’un montant élevé à un faux client peut créer une tension de trésorerie, surtout s’il intervient en période creuse ou sans prévision.
- Et un stress inutile à gérer : au-delà de la perte matérielle, ce genre de situation génère, à juste titre, de l’inquiétude et de la frustration.
Les bons réflexes à adopter
- Vérifiez l’origine de chaque paiement : assurez-vous qu’un virement est bien effectif et crédité (et non « en attente ») avant de rembourser qui que ce soit.
- Ne remboursez jamais un “trop-perçu” sans avoir reçu les fonds de manière certaine. En cas de doute, contactez directement votre banque pour vérifier la nature du crédit.
- Évitez de traiter avec des clients sans identité vérifiable, qui refusent les échanges clairs ou téléphoniques, ou qui proposent des montants inhabituellement élevés.
- Conservez tous les échanges écrits (emails, SMS, copies d’écran), au cas où une plainte serait nécessaire.
En cas de doute sérieux ou de relance insistante : ne répondez plus et prévenez immédiatement votre banque.
Si vous avez été victime :
- Déposez une plainte pour escroquerie auprès de la gendarmerie ou du commissariat,
- Informez dans les plus brefs délais votre banque pour bloquer tout versement éventuel vers l’auteur de l’arnaque.
La FFPMI vous accompagne
Si vous recevez un message suspect, n’hésitez pas à réserver un créneau pour une consultation avec notre service juridique. Nous sommes à vos côtés pour analyser la situation, vous conseiller juridiquement, et vous aider à sécuriser votre activité.